Le duo belge Glass Museum fait partie de ces formations qui, parties du jazz, développent un style qui emprunte à des styles plus modernes et actuels (ici, le trip-hop et la musique électronique en général) pour aboutir à une forme hybride qui peut convenir aux amateurs des deux parties.
Si vous lancez l'écoute de « Reykjavik », deuxième opus de la formation, ça ne vous sautera pas forcément aux oreilles dès le premier titre. Mais dès le plus feutré « Sirocco », et l'orchestration qui s'envole, on voit beaucoup plus la filiation Hidden Orchestra / Cinematic Orchestra. Orchestrale, groovy, cinématographique, menée par le piano, mais bien accompagnée par la basse, qu'elle soit acoustique ou électronique, et épaulée par des rythmiques obsédantes, des nappes enveloppantes et des effets divers, la musique de Glass Museum est belle et touchante. Difficile de bouder son plaisir à l'écoute d'énormes tranches d'émotion comme « Abyss ». Bien sûr, tous les titres n'ont pas la même coloration bleu profond, mais tous sont porteurs d'un savoir-faire certain, et la preuve que le futur des différents sous-genres musicaux passera forcément par l'hybridation et la création de nouveaux styles plus universels et aux racines moins identifiables. Mais peu importe le futur ; il est pour l'instant trop incertain. Concentrons-nous sur le présent et cette jolie sortie ! (Marc - Saint Amand)