Ils décrivent leur musique comme « pop alternative » ; Kalandra, trio norvégien, s’en vient avec son premier album aussi onirique et apaisant que lumineux.

Pop, pour les mélodies évidentes et bien senties qui l’habitent. Alternative, car leur pop ne se contente pas de tirer sur les ficelles habituelles ; elle va puiser dans la musique folk scandinave, cette forme d’indolence propre à certaines formations voisines (le premier Goldfrapp, Sigur Ros...), le trip hop, l’ambiant, le heavenly voices…ou le rock. On le constate avec bonheur dès la magnifique « Borders » qui ouvre l’album et fait tomber tout stress et idée préconçue. Le morceau-titre prend la suite, tout aussi beau mais plus axé indie dream pop orchestrale. « Slow motion » me laisse penser, au départ, que le groupe va nous gratifier d’une reprise de « A forest » de The Cure (les accords de départ sont les mêmes), mais s’avère bien plus voyageuse et calme. « Naïve » surprend en sortant de grosses guitares, qui cependant se marient parfaitement avec le côté pop mystique du groupe. Le titre suivant, dont je vous épargnerais le titre, démarre sous des rivages beaucoup plus floydiens. Voilà, on a fait le tour du propriétaire : l’ensemble des titres oscille entre ces différents éléments, qui se rejoignent, se repoussent, s’unissent et se séparent au gré des marées. Le point commun reste la voix cristalline mais puissante de Katrine, vraie frontwoman, et le caractère poignant des titres, quelle que soit la façon dont ils décident d’exprimer leur émotion. « The line » est un grand album, beau et éthéré, qui pourra convenir à la fois aux amateurs des formations citées plus haut mais aussi à ceux de rock ou metal gothique soft.

Marc - Saint Amand les Eaux